Voir ainsi l’un des plus célèbres musées d’ethnologie s’abandonner, suivre l’événement d’un achèvement d’un mode de présentation culturel porté par la désuétude… La Maison des morts travaille sur quelques rares signes subsistants, des vitrines qui, ayant portées le témoignage de la vie des hommes se désagrègent, n’hébergeant plus que des mannequins nus et des cartels sur fonds vidés de leur contenus. Et quand il ne reste plus que des formes vides, on attend un destin: ce que le film de Loyer appelle. La mort en ce jardin des hommes, le rythme et la musique qui font encore un appel ultime à la vie dans un rendu bouleversant des volumes et de l’architecture. (…)
Ses films dansent, cohérent dans cette nécessité de présenter, de façon cyclique, aussi bien la nature, la culture que les hommes. Films d’actions et de réflexions, interrogeant en permanence les sons et les musiques, tablant sur des alternances de montage qui vont de longs plans séquences à des rapidités d’intervention saccadées. Loyer travaille l’horizontal, jongle avec des montées parfois vertigineuses, et peut suivre tranquillement les courbes des mouvements naturels…
Jean-Hugues Piettre. 2008